Cheval du Maroc

Le cheval du monde Arabe

Le cheval Barbe

Antoine de Pluvinel, Grand Ecuyer du roi Henri IV, employait plusieurs Barbes dans son Académie Équestre. Et c'est sur un Barbe appelé "le Bonnitte" qu'il fit faire au dauphin, le futur Louis XIII, son éducation équestre. Dans "Le Manège Royal", dont il était l'auteur, plusieurs gravures représentent "le Bonnitte". Le Grand Écuyer en parlait en ces termes : " C'est le cheval le mieux dressé de la chrétienté, et il est le parangon de tous les chevaux de manège du monde, tant par sa beauté, que pour aller parfaitement, de bonne grâce, jusque terre à terre et à courbettes. On lui trouve beaucoup de nerf, de légèreté et d'haleine ; il réussit parfaitement aux allures relevées et dure longtemps."
Déjà appelé cheval de Barbarie par les auteurs Romains il y a plus de 2000 ans, le Barbe a toujours été élevé par les tribus nomades (de Libye, Tunisie, Algérie, et Maroc) et en France depuis longtemps. Physiquement très endurant et supportant sans peine les privations, il quitta très tôt ces pays d'origine pour l'Italie, l'Espagne et la France, sous la selle de guerriers mal connus et désignés « Barbares ». D'où le nom de « Barbes », attribué à leurs chevaux. Mariée aux chevaux Arabes, la race Barbe a un frère : l’Arabe-Barbe. Plus sportif, il partage son nom et ses registres généalogiques, et possède un mental exceptionnel, calme et explosif à la fois. Son énergie devenue légendaire est toujours très simple à canaliser.
Dessin ©Philippe Dumas
Dessin ©Philippe Dumas

La Fantasia

Autrefois, el Kerr, pratique guerrière des conquérants spectateurs, « Laab el Baroud », le jeu de la poudre, la Fantasia, pour les occidentaux. Mais les plus somptueuses sont présentées pour honorer la visite d’un hôte étranger. Dans la vie culturelle marocaine, c’est à l’occasion des Moussems que l’on assiste aux Fantasias les plus authentiques : citons parmi les principaux, le Moussem des Regragas prés d’Essaouira, celui de Moulay Bousselam, celui de Moulay Idriss, près de Fès, de Moulay Abdellah (El Jadida). L’art de la Fantasia chante la gloire des cavaliers et des chevaux du Maroc. Le mot de «Fantasia » qui semble si espagnol est pourtant un terme arabe «Fantasiya ». Aujourd’hui, la Fantasia est un spectacle éblouissant, spécialement au Maroc. Un rituel fascinant pour tout participant et signifie l’ostentation. C’est dire qu’en ce jeu subtil, c’est la conviction de tous qu’il faut emporter. L’exercice est fait pour montrer et démontrer : démontrer la parfaite maîtrise équestre....

Les règles de la Fantasia

Malgré quelques nuances, ce jeu collectif obéit à des règles strictes :
  • Le groupe de cavaliers se présente au pas à l’extrémité du parcours et présente les chevaux.
  • Le chef de groupe lance alors le cri de départ. Les cavaliers réagissent en lançant leurs chevaux au galop en maintenant un strict alignement sur environ 50 mètres.
  • Au deuxième cri d’arme les cavaliers se lèvent au coude à coude, en tenant les fusils enjoue. C’est la plus belle phase du spectacle, le déclic des armes se fait entendre et tous les cavaliers se lèvent comme un seul homme.
  • Le troisième cri d’arme donne le signal de tir, la salve doit être unie et stimuler une seule déflagration.
  • La fin de la course est ordonnée et lente, sans quitter le parcours, avec un retour au calme des cavaliers.
Symbole de la virtuosité guerrière, la Fantasia assure la continuité d’une tradition équestre centenaire. La simulation de la charge qui décide de la victoire, reproduit les glorieux assauts de la tactique militaire arabe et berbère : à une vive retraite succède une attaque fulgurante.
La Fantasia d’aujourd’hui répond à des règles spécifiques, en filiation directe avec cette origine. Sur un terrain délimité d’environ deux cents mètres de long, les équipes composées de trois à vingt cavaliers emplissent l’air du bruit de leurs cavalcades. Ils sont tous vêtus de blanc, portant des pantalons bouffants et courts avec une ceinture nouée. En bandoulière, une boîte à poudre ciselée, une petite sacoche contenant des extraits du Coran et un poignard recourbé, glissé dans son étui. Les longs fusils de parade aux crosses ciselées incrustées de nacre et d’ivoire, sont cerclés d’argent. Un respect de l’enchaînement, une cohésion d’ensemble, la simultanéité du «baroud », sont les critères essentiels de la Fantasia.
La Fantasia fait partie du patrimoine culturel. C’est, avec les Aouach, danses traditionnelles, une des manifestations collectives les plus vivaces. Aujourd’hui, plus de 1000 troupes et près de 15000 chevaux participent aux concours organisés à l’occasion des fêtes locales ou nationales, ou simplement familiales, lors d’un mariage par exemple.

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