La Charte Ethique du Cavalier Voyageur

Pourquoi une Charte Ethique du Cavalier Voyageur ?

«  Etre heureux à cheval, c’est être entre ciel et terre, à une hauteur qui n’existe pas. » -Jérôme Garcin

Le voyage, la rencontre, les traditions équestres, l'apprentissage, la curiosité et le respect du cheval sont les maîtres mots de la philosophie qui anime l'équipe de Cheval d'Aventure. Nous croyons fermement que le voyage équestre offre une vision unique, proche de la nature et des populations locales. C’est pour cela que Cheval d’Aventure s’engage pour valoriser et protéger l’environnement ainsi que participer au développement économique et social des populations des pays d’accueil.

Depuis 1972, Cheval d’Aventure emmène ses cavaliers partout dans le monde à la rencontre de peuples cavaliers et de traditions équestres très différentes. De ces expériences cumulées sont nées quelques recommandations - parfois des évidences toujours bonnes à rappeler - utiles à tous les cavaliers voyageurs, quelle que soit leur destination. N’oubliez pas que le Voyage commence parfois sur les sentiers de France.
Ces quelques pages, où il est question de respect, de nature, d’hommes et de chevaux, sont le prolongement équestre de la Charte Éthique du Voyageur. Nous vous invitons à les lire avant de partir.  

Respect des habitants et des autres usagers des chemins

  • Engager la conversation avec un piéton en restant à cheval peut laisser croire à un sentiment de supériorité du cavalier. Mettez pied à terre pour faciliter la conversation sur un pied d’égalité. Pensez aussi à vous tenir entre le cheval et votre interlocuteur.
  • Il est recommandé de mettre son cheval au pas pour croiser d’autres chevaux ou des piétons.
  • Des chevaux qui traversent un village sont une source d’attraction et de distraction importante pour les habitants et particulièrement les enfants. La prudence est de mise face à cette agitation qui peut troubler votre cheval. Anticipez ses réactions et n’hésitez pas à mettre pied à terre.
  • Les troupeaux peuvent être affolés par votre passage à cheval, et se disperser. Par respect pour les éleveurs, il convient de se conformer aux consignes : se détourner, s’arrêter, voire mettre pied à terre. Pensez à toujours à refermer soigneusement toute clôture ou porte que vous auriez ouverte, afin d’éviter toute fuite de bétail.
  • Les cultures et leurs lisières, les champs et pâturages, sont des lieux fragiles et précieux pour ceux qui les cultivent. Les traverser ou laisser paître sa monture sans autorisation, peut signifier une grande perte pour le paysan et sa famille. Il convient d’éviter de les piétiner, car même s’ils paraissent vides, ils peuvent être ensemencés.
  • Les points d’eau sont des endroits précieux et indispensables à la vie humaine, pastorale et agricole. Il est essentiel de demander l’autorisation d’y abreuver les chevaux; de n’en point souiller l’eau et les abords; de tirer soi-même l’eau du puits et de respecter les priorités d’accès !
Dessin ©Philippe Dumas
Dessin ©Philippe Dumas

Le Cheval au cœur du Voyage 

  • Respectez le cheval qui vous est confié comme si c’était votre propre cheval... et mieux encore.
  • En éthologie, l’anthropomorphisme signifie la projection des motivations et des émotions humaines sur l’animal. Évitez de le pratiquer avec votre cheval et cultivez plutôt la complicité qui passe par l’humilité, l’exigence et le respect.
  • Certaines cultures au mode de vie rude et exigeant le sont aussi dans la relation avec leurs animaux. Cela peut être tempéré et le propriétaire des chevaux appréciera toujours qu’on prenne soin de son cheval. 
  • Frapper ou s’emporter face à un cheval est déplacé. Si c’est le sien, un Mongol vous dira que c'est comme si vous le frappiez lui-même ! Si vous rencontrez des problèmes avec votre cheval, votre guide peut vous aider à le résoudre. N’hésitez pas à lui demander conseil.
  • Attacher son cheval exige beaucoup d’attentions car il peut s’effrayer, se blesser, s’échapper ou commettre des dégâts. Bien choisir son lieu d’attache, le confier à l’un des cavaliers du groupe et bien sûr toujours garder un oeil sur lui, sont des règles simples qui peuvent éviter bien des soucis.
  • Les guides locaux, qui connaissent parfaitement leurs montures, sont les plus à même de vous conseiller sur la façon de sangler ou la tenue des rênes, le mode l’alimentation, d’abreuvement, d’attache etc. Les cultures équestres sont diverses et toutes aussi bonnes les unes que les autres si elles sont justes. L’envie de découvrir, l’humilité et le respect sont le reflet de notre curiosité.
  • Lorsque votre cheval tenu en main marche sur vos talons, éviter les secousses des rênes ou la main qui frappe, car c’est un geste antinomique avec la main qui guide... agitez les épaules et les bras vers l’arrière en reculant un peu, après quelques répétitions le cheval comprendra et gardera ses distances.
  • Lorsque cela est possible, marcher au début et à la fin de l’étape permet à votre cheval -et à vous-même ! - de s’échauffer et de récupérer en douceur.
  • Laisser son cheval trottiner à sa guise pour rattraper lui donne une mauvaise habitude très difficile à corriger. Tous les chevaux sont aptes à conserver le pas à une bonne allure.
  • Adapter ses allures à la condition physique de son cheval et au terrain traversé, respecte le proverbe bien connu « Qui veut voyager loin ménage sa monture ». L’allure de base de la randonnée est le pas. Etre à l’écoute de sa monture, de sa fatigue, de son inconfort (problème de ferrage ou de harnachement), de sa faim, de sa soif, d’un comportement anormal, est le souci et le devoir d’un cavalier responsable. En cas de doute, alerter son guide est une sage décision.
  • Il peut arriver parfois que « pour faire plaisir », un guide abuse des galops. Si vous trouvez que, raisonnablement, on en demande trop aux chevaux ou que le terrain n’est pas approprié, vous pouvez en parler au guide et le tempérer (dites-lui par exemple que VOUS êtes fatigué !). Un Mongol dira qu’un cheval mongol n’est jamais fatigué et vous donnera une cravache. Votre expérience cavalière doit jouer : à vous d’observer si le cheval est fatigué ou paresseux !
  • Le cavalier soulage son cheval en marchant dans les dénivelés importants, en se mettant en suspension dans les montées, les épaules en arrière dans les descentes. Le trot enlevé est une allure moins fatigante pour le cheval que le galop.
  • Au pas, laisser les rênes longues à sa monture lui permet de se détendre et regarder où elle va. 
Dessin ©Philippe Dumas
Dessin ©Philippe Dumas

Entre cavaliers...

  • A cheval, nous nous devons de perpétuer les traditions de bonnes tenues, et de respect des chevaux et des cavaliers qui partagent notre chevauchée. Nous sommes à cheval conscient de nos actes.
  • Nous recommandons le port de la bombe ou du casque, même si vos guides et d’autres cavaliers n’en portent pas. Il en existe aujourd’hui des modèles légers, aérés, voire élégants.
  • Votre tenue à cheval doit être adaptée et correctement boutonnés/zippés. Évitez les matières qui crissent et les grands pans flottants qui peuvent effrayer ou agiter votre monture.
  • Souvenez-vous que les bijoux (boucles d’oreilles, bagues, colliers) peuvent s’accrocher et vous blesser, et les montres se briser.
  • Le matin au départ, et après chaque pause, attendez que tout le monde soit en selle et que votre guide donne le signal du départ avant de vous mettre en marche.
  • Conservez vos distances avec les chevaux situés devant ou à côté de vous. Un défaut de distance de sécurité peut conduire à des coups de pied.
  • Par courtoisie pour les cavaliers derrière vous, signalez vocalement les dangers potentiels (ex : trous, branches basses, etc.) et relayez clairement les messages donnés par le guide. 
  • Dépasser d’autres cavaliers à vive allure sans prévenir, dépasser son guide sans autorisation, dévier soudainement de sa trajectoire ou couper celle d’autres cavaliers sont des actions potentiellement dangereuses, pouvant provoquer des accidents.
  • Se transmettre des objets de cheval à cheval (chapeau, appareil photo, stick à lèvres...), mettre ou enlever un vêtement peut provoquer un écart, une panique des chevaux et des chutes de cavaliers ou d’objets précieux. Il est mieux de mettre pied à terre après en avoir reçu l’autorisation du guide.
  • Un cavalier qui fume à cheval court le risque qu’une cendre brûlante tombe sur son cheval ou dans des herbes sèches. Fumez durant une pause, en veillant à emporter vos mégots pour les jeter plus tard.
  • Ne sautez qu’avec le feu vert du guide, car le terrain à l’abord ou à la réception peut être dangereux. Lorsque vous sautez, il est recommandé de tenir la crinière : c’est le meilleur moyen pour protéger la bouche et le dos de son cheval.
  • Si vous faites tomber un objet à cheval, ne prenez pas l’initiative de descendre pour le ramasser ans avoir averti le reste du groupe afin qu’il s’arrête. N’oubliez pas que le cheval est un animal grégaire ! 
Dessin ©Philippe Dumas
Dessin ©Philippe Dumas

La sécurité en safari à cheval

  • Écoutez les instructions du guide, qui vous dira notamment quand prendre des photos en toute sécurité.
  • Laissez toujours le guide de tête entre vous et les éléphants ou les lions. Un second guide (back-up guide) ferme la marche et devient le guide de tête lorsque vous faites demi-tour.
  • En cas de danger immédiat (un éléphant qui charge par exemple), écoutez les indications du guide : le plus souvent « go with your back-up guide » (suivez le guide qui ferme la marche). Il ne s’agit pas de s’élancer dans un galop effréné mais simplement de rejoindre un lieu sûr au petit galop selon la situation à 20 ou 100 m.
  • Si vous rencontrez des lions de manière inattendue au cours d’un galop, le guide vous demandera immédiatement de passer au pas voire de vous éloigner en suivant le back-up guide. Hormis situations d’urgence, il est d’usage de ne pas trotter ou galoper près des lions pour limiter l’instinct de prédation.